transphotographiques 2016

Les Transphotographiques est un festival photo, qui se tient à Lille jusqu’au 31 juillet. Se déployant sur toute la ville et la métropole, le festival 2016 est intitulé These Americans. N’ayant pas pas eu l’occasion m’y rendre plutôt, je vous livre seulement maintenant une impression à chaud et toute personnelle. Je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée émue pour Sandrine Derym en entrant dans le bâtiment du Tri Postal, où se situe le point névralgique du festival. Au programme de cette édition : Capa en couleurs, Jean-Pierre Laffont, Jeffrey A. Wollin…

7c6abbcf2a50d760329f6d0b44066e70

Ce que je retiendrai immédiatement de cette édition, ce sont les photographes de la Bourse du Talent et l’esapce consacré aux travaux de Jérémie Lenoir. L’exposition de Robert Capa qui se focalise sur ses photographies en couleur est de très haute qualité, mais j’y suis resté assez insensible.

Parmi les lauréats de la Bourse du Talent, mon attention s’est portée tout particulièrement sur les photos d’Albin Millot et de Laurent Kronental (catégorie Paysage) et de Pierre Faure (catégorie Portrait).

Albin Millot

Issue d’un travail réalisé au sein du collectif  Franc(e)s, Territoire Liquide, Albin Millot présente une sélection de la série nommée Les limites de la France, les limites d’un territoire.
Né en 1977, Albin Millot est un photographe vivant et travaillant à Paris.

LIMITES-1

Cette série – très sombre – est une exploration de territoire et une recherche sur la notion de zone, de frontière, de délimitation. En parcourant les contours et en tentant d’atteindre les limites de l’espace français, Albin Millot s’interroge en photographiant ces espaces limitrophes :  comment un lieu devient un jour un seuil entre deux pays ?

027-Point-Extrême-Sud-Puig-de-Coma-Negra-Lamanère-Pyrénées-Orientales-42°1958.84_N-2°3158.62_E-003

Laurent Kronental

Souvenir d’un Futur est un travail qu’a réalisé Laurent Kronental sur les grands ensembles de la région parisienne et sur la vie des seniors dans ces univers architecturaux ex-avant-gardistes.

Laurent-Kronental_-31

Empreint d’une certaine mélancolie, les paysages lumineux et pleins de détails sont réalisés avec une chambre grand format 4×5. J’avais déjà repéré ce photographe autodidacte de Courbevoie, né en 1987, au travers de ses publications sur le web et dans un reportage sur Arte TV, mais c’était l’occasion de voir ses images in situ.

Laurent-Kronental_-201

Pierre Faure

Pierre Faure est un photographe né en 1972 à Nice, vivant et travaillant dans les Yvelines.
La sélection d’images pour les Transphotographiques est issue d’une série appelée Les gisants. Dans l’art chrétien médiéval, le mot « gisant » désigne une sculpture funéraire représentant un personnage généralement à plat-dos.

045876_002

Pierre Faure offre une relecture de cette iconographie en photographiant la population des sans-abris dans les locaux de l’Association Les Œuvres de La Mie de Pain.

045867

Jérémie Lenoir

Enfin, ma dernière découverte lors de cette visite est le travail photographique de Jérémie Lenoir.
Jérémie Lenoir est un photographe français né en 1983, vivant et travaillant à Tours. S’inspirant de l’académie de Düsseldorf (en adoptant non pas un cadrage frontal mais aérien et vu du ciel, mais aussi en optant pour un protocole minutieux de lumière neutre avec des photos prises à midi),  tout en s’imprégnant des peintres expressionnistes abstraits, il capture des paysages géométriques ou désertiques, abandonnées et texturés, et les transfigure en images abstraites, quasi conceptuelles.

jeremielenoir_marges_01

jeremielenoir_zeropolis_05

fragment.07

Lundi
08h00, @Lille/

Another fragment of timeline…
Les jours à venir vont être intenses et l’actualité photo va battre son plein sur Lille. A partir du 2 juin, les Transphotographiques démarrent leur nouvelle édition 2016 avec de nombreuses manifestations s’échelonnant dans toute la ville.

12030194594_dec83e6000_z
Pour ma part, mon temps va se focaliser dès mardi sur une lecture de portfolio avec le magazine FishEye et sur la conférence-débat organisée par le Labo CCP le vendredi 10 juin, à laquelle vous êtes chaleureusement conviée (s’inscrire à l’événement Facebook).
D’où mon silence partielle sur ce blog ces derniers temps…

Et puis les dernières semaines ont été aussi celles des manifestations contre la loi du Travail (loi dite « El Khomri »). Les images ci-dessous ne représentent absolument pas le déroulement des cortèges et encore moins la mobilisation des manifestations. Il ne s’agit pas d’images journalistiques. Elles n’expriment que ma déception face à la violence.

slasher aera

readingHellblazer #114 / La zone de Markiyan Kamysh / Les équinoxes de Cyril Pedrosa / Deadly Class de Rick Remender et Wes Craig / L’odeur des garçons affamés de Peeters et Phang /
watching : Lost River de Ryan Gosling /
listening : A Moon Shaped Pool de Radiohead / Needle Six de Masayoshi Fujita et Guy Andrews / Music Building Music de Quiet Music / Under The Sun de Mark Pritchard
crawling on netzGaëtan Rossier / Ambient Sleeping Pill / Orbital Operations Newletters /

labo ccp

Le labo CPP (l’acronyme pour Créatif, Collectif et Participatif) est un espace de création, d’initiation et de formation photographique, ouvert aux novices, amateurs, bidouilleurs, professionnels, artistes, passionnés d’images et de sons. Hébergé au sein du cinéma l’Univers à Lille, le labo CPP organise notamment des workshops, des projections, des conférences.
J’ai l’honneur d’être l’invité d’une rencontre-débat le vendredi 10 juin, à 19 heures, au cours de laquelle je présenterai mon travail photographique. Cette invitation est un des temps d’une riche semaine organisée par le labo.

labo
Cette semaine sera également ponctuée d’une exposition de photographies des membres du collectif, de nombreuses projections dont les films du labo, mais également de deux  soirées programmées et concoctées par les Scotcheuses (collectif de cinéma) et par Bertrand Mandico. Bertrand Mandico est un artiste cinéaste iconoclaste, réalisant des films autoproduits à base de collage visuel et de mélange de genres (SF, western, gore et porno).

› Visiter la page de la rencontre-débat et s’inscrire à l’événement Facebook
Cinéma l’Univers / 16 rue Georges Danton / 59000 Lille – voir le plan
vendredi 10 juin, à 19h00 / entrée : prix libre (le spectateur fixe librement le prix de l’entrée, selon ses moyens et son appréciation).

fragment.06

Dimanche
17h30, @Lille/

Olivier Hodasava

Vous avez peut-être remarqué mon attrait pour les histoires de territoires bancals (voir ce billet ou encore celui-ci), nourries par des lectures comme celles de London Orbital de Ian Sinclair, Suburbia de Bruce Bégout ou encore Un livre blanc de Philippe Vasset. Et donc, je me suis tourné tout naturellement vers le blog d’Olivier Hodasava : Dreamlands Virtual Tour.
Olivier Hodasava est un écrivain français, originaire de Grenoble. Dans son Dreamlands Virtual Tour, il publie régulièrement de courtes histoires inspirées de captures d’écran prises avec l’application Google Street View. Son blog est donc un carnet de voyages imaginaires, rédigé en surfant sur des images capturées aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Afrique… En utilisant la cartographie virtuelle de Google Street View, Olivier Hodasava compose des récits et des courtes histoires à partir des photographies et des impressions que lui laissent ses visites virtuelles.

004
› photo by me

Reprenant le dispositif développé dans son blog, il écrit – en 2014 –  Éclats d’Amérique : chroniques d’un voyage virtuel, un autre récit de voyage imaginaire, à travers les cinquante états d’Amérique, sans avoir recours cette fois-ci aux images collectées sur le web.

Janine

A la faveur d’un travail bien particulier, je suis rentré en contact avec Olivier Hodasava, qui m’a offert très gentiment son dernier roman intitulé Janine.
Ce court roman explore d’autres territoires : celui du groupe rock new wave WC3. Janine, c’est d’abord un roman sur la musique rock. Et c’est tellement rare. Je ne connaissais pas WC3, mais les références qui émaillent la centaine de pages m’ont ravi (et puis un livre qui cite par deux fois Brian Eno emporte déjà ma satisfaction). J’aime le côté un peu documentaire, j’aime le côté journalistique et tout ça est ensuite balayé par un récit autobiographique mêlant faits, fiction et histoire personnelle . J’aime les deux trames de récit (en police normale / italique) qui se rejoignent.
Olivier Hodasava y raconte sa seule et unique rencontre avec Janine, la claviériste du groupe, lors du dernier concert donné par le groupe, à Grenoble, en 1984, durant la tournée de promotion de La Machine infernale. Janine décédera après ce concert.

wc3
› photo from WC3

Il y a de l’émotion (deux décès faisant ressurgir des souvenirs et des sensations), de l’érudition, beaucoup de style (avec l’alternance d’extraits d’articles, d’interviews et de narration). Certains moments m’ont fait penser à Aurélien Bellanger, dans la capacité à faire naître une histoire d’éléments sibyllins. C’est moderne, c’est rythmé.
Janine, Éditions Inculte

slasher aera

reading : 1984 de George Orwell / 
listening : Barbara Barbara, We Face A Shining Future par Underworld / Tiento de la Luz par Thomas Koner
crawling on netzBeautiful Maps / Oblique strategies /

fragment.05

Jeudi
12h, @Lille/

Daido + Janine

Voici un aperçu de mes prochaines lectures : la première fournie par mon ami Damien pour le livre de l’exposition consacrée à Daido Moriyama et la seconde, livrée et dédicacée par Olivier Hodasava himself, avec son nouveau roman intitulée « Janine ».  Merci à deux eux !
Je vous en reparle au plus vite.

bbbb

slasher aera

reading : La métamorphose de Kafka 
listening : Escapism par Library Tapes / The Composite Moods Collection Vol.1: House Number 44 par Dalhous
crawling on netz : What shape is the internet ? / convergent, divergent and parallel /

fragment.04

Plateform Magazine

Je suis fier de vous annoncer que quatorze de mes photos ont été sélectionnées et publiées dans le numéro 87 de Plateform magazine, au sein d’une série intitulée Fragments (consultable en ligne à partir de la page 172, pour les plus impatients).

13151478765_3fae55f658_z

Plateformag

slasher aera

reading : Hellblazer #98 / Annihilation de Jeff VanderMeer / King for a decade : Jean-Michel Basquiat de Taka Kawachi / Escapo de Paul Pope
listening : Lulin de Gidge / The Ridge de Sarah Neufeld
crawling on netz : But does it float / Vindsval /

la piscine

La Piscine est une revue graphique et littéraire, qui vient de sortir son premier numéro zéro, intitulé juste à propos H2Ø. Sous une forme de flip-book (mi-couleurs / mi-noir et blanc) de 72 pages, ce projet éditorial est dirigé par une équipe de passionnés, activistes photographiques et créatifs littéraires débordant d’enthousiasme : Louise Imagine, Christophe Sanchez, Alain Mouton et Philippe Castelneau. Accompagné d’une très belle maquette et une mise en page léchée, ce numéro regorge de découvertes photographiques et de textes à savourer.

R0008505

Je viens de recevoir mon exemplaire et j’ai été très très impressionné par la qualité de ce premier numéro. Quel boulot et quelle créativité ! Merci pour cette belle aventure et longue vie à la Piscine !

Ma contribution en page 21 :

R0008506

La Piscine ~ numéro H2Ø ~ est disponible à la commande dés maintenant.

 


En complément :
une vidéo de l’Actu du web littéraire

a mourning week-end

organic memories / cold water / something beyond

fragment.03

Lundi
15h, @Lille/
Un billet de blog pour marquer le trop rare 29e jour du mois de février…

La Piscine

La Piscine ~ numéro H2Ø ~ est disponible à la commande dés maintenant.
Une de mes images a été sélectionnée par cette revue graphique et littéraire – à qui je souhaite une longue vie. Ce projet éditorial est dirigé par une équipe de passionnés, activistes photographiques et créatifs littéraires débordant d’enthousiasme : Louise Imagine, Christophe Sanchez, Alain Mouton et Philippe Castelneau. Je vous livre la vidéo de teaser, en guise de court aperçu.

Germinal

Il y a quelques mois, Marion, une de mes amies, m’a adressé un SMS m’invitant à une pièce de théâtre, s’intitulant Germinal. Elle m’avait décrit celle-ci comme le « croisement de Kant et d’une partie de Civilization, avec une bonne dose de rock’n’roll ».
Produit par l’Amicale de Production, la dernière représentation lilloise s’est déroulée hier soir, à la Maison Folie de Wazemmes. Il fallait donc entendre par germinal, l’idée d’un commencement, d’une formation, de la naissance d’une origine. Cette pièce décrit un univers clos en expansion, habité par quatre individus, qui font face à des choix d’évolution. C’est une représentation très drôle, inattendue, rythmée et pleine de surprises et de gravats, à laquelle nous avons assistée, entouré d’amis.
(Merci Marion !)

slasher aera

reading : Hellblazer #89 / Airboy #1-4 par James Robinson et Greg Hinkle / Arkel tomes 1 à 3 par Desberg et Hardy
listening : the Electronic Ladyland mixtape / Love streams par Tim Hecker
crawling on netz : Pierre Liebaert – choses 4 / Camille Michel architecte défroqué /

fragment.02

Samedi
22h53, @Haute-Savoie/
Sous les épais flocons de neige, une nouvelle image conçue spécialement pour Nuits et Noirs fait son apparition en ligne.

sacred language

La très belle et très sombre publication Nuits et Noirs de Max Kuiper sort son troisième volume.
Le thème de ce nouveau numéro est celui du langage, s’intitulant Sacred Language et pose comme point de départ, la citation d’Antonin Artaud : « J’ajoute au langage parlé un autre langage et j’essaie de rendre sa vieille efficacité magique, son efficacité envoûtante, intégrale au langage de la parole dont on a oublié les mystérieuses possibilités. »

MK

Ma contribution – en noir & blanc – s’inspire du novlangue (en anglais : Newspeak), la langue officielle mais néanmoins réduite, voire simplificatrice, utilisée dans le roman 1984 de George Orwell.

Je ne peux que vous recommander chaudement d’aller visiter cet opus en plusieurs parties, associant compositions visuelles et sonores, assemblées par l’hyperactif Max Kuiper.

slasher aera

reading : Hellblazer #85 / 100% de Paul Pope
listening : Memory Care Unit de Secret Boyfriend / Ritual Spirit EP de Massive Attack
watching : The Night of the Hunter de Charles Laughton
crawling on netz : 2015 album colors