Gerhard Richter à Gand

Si le nom de Gerhard Richter ne vous dit encore rien, vous avez sûrement déjà vu certaines de ses œuvres illustrant d’autres créations artistiques, comme par exemple la couverture de l’album Daydream Nation de Sonic Youth. Le musée municipal d’art actuel de Gand (le SMAK) consacre une grande exposition au peintre allemand, bornant ainsi deux moments de sa longue carrière (55 ans !) : ses débuts et ses réalisations actuelles.

 

Si les premières œuvres présentées sont des peintures quasi-figuratives, avec le côté flou et éthéré qu’on lui connait, oscillant entre le vrai et le faux, ses dernières créations recèlent de couleurs et de textures. L’expo se ponctue avec une construction enchevêtrée de verre, semant le trouble dans son opacité et rappelant telle une boucle, la première sculpture nommée 4 fenêtres, placée au départ de l’exposition.

Une autre surprise m’attendait dans ce lieu. Une autre exposition, intitulée The Photographic I – Other Pictures  comportait des œuvres nouvelles et existantes d’une vingtaine d’artistes et de photographes internationaux des années ’60 à aujourd’hui : Tina Barney et ses postures improbables, Lewis Baltz et ses villes fantômes, Wolfgang Tillmans, Marc Trivier, Doug Rickard et ses captures de photos depuis le web, Mohamed Bourouissa

fragment.12

Times flies.

J’ai beaucoup de choses à vous raconter et à vous partager, mais peu de temps pour le faire. Les dix dernières journées ont filé à 200kmh… mais c’est le lot de tous, non ? Récapitulatif des jours précédents.

/ Samedi

Après deux tentatives ratées, j’ai enfin réussi à visiter le Non-Lieu à Roubaix (mais il faudrait un article de blog rien que pour présenter cet endroit ultra-surprenant et je le ferai dans une autre publication). A la suite de cette totale découverte, je me suis rendu à l’inauguration du tiers-lieu La Draperie Jouret (sur Roubaix également) et j’ai pu y voir les clichés noir et blanc réalisés et exposés à cette occasion par Hervé Dorval. Mais surtout, cette inauguration m’a permis de retrouver – le temps d’un mini-concert – le Spectrum Orchestrum, combo à cinq têtes officiant dans un jazz spacial, progressif, tonitruant et inspiré. Je les avais déjà vu dans un précédent concert sur Villeneuve d’Ascq, il y a quasiment plus de deux ans, mais depuis la formation a pris encore plus d’assurance et de prestance. Il se murmure la possibilité d’un nouvel album pour début 2018, qui donnerait une suite à Suburbs.


photos : Hervé Dorval

/ Lundi

Le CRP des Hauts de France propose une petite installation à visiter dans le hall de l’hôtel de Région, qui est en fait un aperçu d’une plus grande expo intitulée Resilient Images, présentant les œuvres photographiques et vidéos de Justine Pluvinage et David Schalliol.


photos : David Schalliol

/ Mardi

Je ne donne pas plus d’explications sur la façon dont cela s’est fait, mais grâce à mon amie Coralie, j’ai été invité à assister à une visite commentée de l’exposition Performance, au Tri Postal. Accompagnée de Céline, nous nous sommes immergés dans une exposition présentant la performance ; pratique artistique, à la fois visuelle, à la fois proche du spectacle vivant, avec un côté résolument éphémère, unique, one-shot de l’ordre du dépassement. L’exposition se veut comme un recueil de traces laissées ou encore comme un médium ayant enregistré ou capté des performances (par la vidéo notamment), jusqu’à l’impossibilité de documenter, de figurer l’acte artistique.

Je suis resté sans voix devant la projection hypnotique de data.tron de Ryoji Ikeda, disposée à la toute fin de la visite. D’abord parce que je ne m’attendais pas à y voir cet artiste représenté dans cette exposition. Et parce que cette œuvre immersive est renversante.

/ Mercredi

Je viens de terminer la lecture des quatorze premiers épisodes de la série Injection par Warren Ellis et Declan Shalvey, et c’est de mon point de vue certainement l’une des séries les plus inspirées de ce scénariste. Transmetropolitan m’avait paru déjà trop daté en raison d’une lecture trop tardive (mais c’est de mon ressort après tout), Planetary m’avait semblé vraiment inabouti (des tas d’idées étaient lancées sans jamais être exploitées et les personnages restaient en surface), mais je place Injection tout de suite bien au dessus de ces deux séries. C’est hyper contemporain, un peu ésotérique, ça mixe de l’action et des moments bien barrés, mais en même temps, ça reste gonflé de concepts tels que les learning machines et le hacking, et la série ne tombe pas dans les effets faciles. Graphiquement, ça ne s’essouffle pas un instant.


couverture : Declan Shalvey

/Samedi

J’ai un cousin formidable, capable de pister Dave McKean, perdu quelque part dans le Val d’Oise pour me ramener une dédicace de Black Dog (les rêves de Paul Nash).

You rock, guy !

/ Dimanche

Godspeed You ! Black Emperor, encore. Le groupe s’est produit à la Condition Publique de Roubaix, et y jouait l’intégralité de leur dernier LP Luciferian Towers. C’est la quatrième fois que je croise leurs tournées. Leur albums m’accompagnent depuis plus de quinze ans déjà.

Pour la première fois, j’y ai emmené ma plus grande fille pour écouter et contempler leur rugissement et leur colère soniques.

#XU2017

Expériences Urbaines

Expériences Urbaines (ou #XU)  se renouvelle pour la 3e fois dans les quartiers de la ville de Roubaix pour rendre hommage à tous les street artistes, avec notamment trois fresques murales que j’ai eu l’occasion d’aller admirer aujourd’hui.

La première a été peinte sur le mur de 500 m² attenant à la maison associative des amitiés franco-polonaises, à quelques pas du pont Émile Duhamel. Elle est l’œuvre du collectif Propaganza, auquel appartient l’artiste roubaisien Benjamin Duquenne. Il s’agit d’un projet collectif et participatif mené avec les locataires de la résidence Nadaud.

Le Non-Lieu a invité deux artistes, l’un espagnol et l’autre portugais, à réaliser deux autres fresques. La première – située sur le mur du parking du Colisée – a été créée par DOA OA, artiste pluridisciplinaire espagnole, qui développe ses idées de reboisement visuel dans des espaces habités, dans des sites abandonnés, voire même des zones naturelles. La seconde est un gigantesque portrait – aux motifs déstructurés et répétés – du compositeur roubaisien Georges Delerue. Cette fresque, créée par l’artiste portugais João Samina, est accessible au pied du métro Roubaix – Charles de Gaulle (rue de Lille), tout proche du conservatoire.

2k17•09

fragment.11

Antwerpen

Ce blog n’est pas mort. Je tente de lui insuffler un regain de vie. La preuve avec ce nouveau billet.

Chaque 14 juillet, je fuis la fête nationale. Et je file en Belgique. En 20016, j’avais passé la journée à Gand (Ghent). La semaine dernière, je suis retourné à Anvers (Antwerpen).

Pour me repérer dans la ville, j’ai eu recours à l’appli OSMAndMaps. J’ai définitivement supprimé GoogleMaps sur mon iphone, et ceci dans un souci de protection de mes données personnelles. Cette appli’ permet de télécharger, pays par pays, les cartes d’OpenStreetMap sur un mobile. Il vous faut juste encore un peu d’espace de stockage disponible sur le terminal. Une fois les cartes installées, plus besoin de 3/4G, ni de connexion, ni de géo-localisaion pour les utiliser. Je dispose ainsi de cartes précises et mises à jour tout en  restant transparent : aucun enregistrement de mes déplacements, aucun recueil de mes annotations sur la carte.

Au programme de la journée : la nouvelle maison du port et la collection d’anciennes grues portuaires…

Puis, le bâtiment du Red Star Line, le Musée ann de Stroom et son panorama.

A quelques mètres du MAS, nous avons traversé le Felix Warehouse (lieu de stockage de 24 000 m² sur cinq niveaux)…

Puis, direction le très surprenant tunnel St Anne (572 m de distance, à 31m de profondeur sous l’Escaut) et son style Art Déco…

Les fresques street-art Kopstraatje, la place Oudaan et diner au Mercado… puis, nous sommes allés nous abriter de la pluie dans les ruelles Vlaaikensgang.

La pluie n’a pas duré – juste assez pour rafraîchir le jardin botanique, situé Leopoldstraat, à côté de l’hôpital.

Ensuite, nous nous sommes perdus au hasard des rues… jusqu’au comics-shop Mekanik Strip.

Last but not least, un petit détour dans le quartier Zuid, pour admirer le délire archi-art nouveau de la maison située au 2 Schilderstraat.

fragment.10

Requiem de Verdi

Le mois de juillet est déjà quasiment plié. Et j’ai déjà laissé filé du temps depuis le précédent article. Dans mon billet du 29 juin, j’évoquais une soirée passée en compagnie de Pascal Pronnier. Durant notre déambulation dans Lille, il remarqua les très nombreuses affiches pour un concert qui allait se dérouler le 12 juillet. Dans toute la ville, on annonçait le Requiem de Verdi, joué au grand stade avec 300 artistes : les musiciens de l’Orchestre National de Lille, les chanteurs du chœur régional Nord-Pas-de-Calais et du chœur Nicolas de Grigny – Reims, un orchestre, quatre chanteurs lyriques, dirigés par Jean-Claude Casadesus. J’avais mes billets depuis février.

Mes seules incursions dans la musique orchestrale sont très contemporaines : Steve Reich, Max Richter, Philip Glass, Jóhann Jóhannsson, Dustin O’Halloran, le Kronos Quartet, le Balanescu Quartet. Un petit peu Prokoviev. Donc Verdi était terra incognita. Mais j’étais prêt : j’avais mes billets depuis février.

Le spectacle fut de très haute qualité. Si l’idée d’assister à une œuvre classique dans un stade de foot peut rebuter certains, laissez tomber cet a priori. Le son était magistral.

Le requiem de Verdi se trouve être une œuvre hyper ecclésiastique, pleine de contrastes, alternant des séquences d’énergie, de tumulte, de murmures, de chuchotements. Emprunt d’un certain romantisme de la mort, cet opéra religieux évoque le châtiment divin, la fin du monde et la libération.

2k17•07

operation Teapot

Faust – Murnau

J’ai visionné Faust (1926) de Friedrich-Wilhelm Murnau, inspiré du conte populaire allemand. Le film de Murnau oscille du fantastique à l’onirique (le survol des paysages lorsque Mephisto’ emmène Faust), frôlant parfois le burlesque (scène de marivaudage avec la tante), pour une fin tout en ombre et lumière, dans laquelle les Enfers défient le Ciel.

Dans cette version, la musique de Galeshka Moravioff est à la fois hypnotique et pleine de tension. Composée de longs morceaux synthétiques, elle se résume parfois à de simples notes saccadés ou stridentes (scène où Marguerite découvre le collier offert par Faust) pour enchaîner sur des vrombissements ou des séquences d’orgues.

https://youtu.be/Z3OovYwRTVM