David Lachapelle à Mons

Faute avouée à moitié pardonnée : je n’avais jamais mis les pieds à Mons, en Belgique. Donc, c’est avec une motivation décuplée que j’ai découvert (disons entre-aperçu) la ville pour me rendre à l’exposition consacrée à David Lachapelle, au BAM. After the deluge présente deux périodes créatives différentes, séparées par le virage artistique opéré par le photographe, après avoir été chamboulé et bouleversé par les fresques de Michelange à ­la ­chapelle ­Sixtine ­à ­Rome. Ses photographies – aux dimensions gigantesques – conservent volontairement l’esthétique et les codes des images publicitaires des magazines, de la mode et de la pub. Mais surtout, ses images empruntent des références allégoriques et des représentations bibliques, et font se télescoper des icônes religieuses et des popstars, amplifiant le bling-bling et le consumérisme jusqu’à l’outrance. Ses photographies brouillent alors les limites du réel et de l’artificiel, du spectacle et de la représentation, du sacré et du profane. Courant 2008, ses créations prennent un caractère d’urgence, illustrant les crises financières de l’époque, invoquant Andy Warhol.

Conservant son gout des compostions soigneusement construites et aux couleurs flashy, Lachapelle peint ses négatifs photographiques à l’aide de pigments, dans une nouvelle série (datant de 2017), et réintroduit l’homme dans une version toute personnelle du rêve exotique et du changement existentiel.

 

Suite à l’expo’, s’en suit une balade dans la ville, tout en construction et en images…

Gerhard Richter à Gand

Si le nom de Gerhard Richter ne vous dit encore rien, vous avez sûrement déjà vu certaines de ses œuvres illustrant d’autres créations artistiques, comme par exemple la couverture de l’album Daydream Nation de Sonic Youth. Le musée municipal d’art actuel de Gand (le SMAK) consacre une grande exposition au peintre allemand, bornant ainsi deux moments de sa longue carrière (55 ans !) : ses débuts et ses réalisations actuelles.

 

Si les premières œuvres présentées sont des peintures quasi-figuratives, avec le côté flou et éthéré qu’on lui connait, oscillant entre le vrai et le faux, ses dernières créations recèlent de couleurs et de textures. L’expo se ponctue avec une construction enchevêtrée de verre, semant le trouble dans son opacité et rappelant telle une boucle, la première sculpture nommée 4 fenêtres, placée au départ de l’exposition.

Une autre surprise m’attendait dans ce lieu. Une autre exposition, intitulée The Photographic I – Other Pictures  comportait des œuvres nouvelles et existantes d’une vingtaine d’artistes et de photographes internationaux des années ’60 à aujourd’hui : Tina Barney et ses postures improbables, Lewis Baltz et ses villes fantômes, Wolfgang Tillmans, Marc Trivier, Doug Rickard et ses captures de photos depuis le web, Mohamed Bourouissa