A l’instar de Vivian Maier, Asya Ivashintsova-Melkumyan vient de faire une découverte inattendue dans les archives de sa mère. Elle a remis la main sur plus de 30000 négatifs (développés ou non) de photos prises soit Leica ou soit Rolleiflex, appartenant à sa mère, Masha Ivashintsova. Le parallèle avec Vivian Maier s’arrête un peu là, car contrairement à Maier pour qui la vie photographie a été secrète et a été dévoilée de façon posthume, la famille de Masha Ivashintsova l’a toujours vue en train d’exercer son art.
“Of course, I knew that my mother was taking pictures all along. What was striking is that she never shared her works with anyone, not even her family.”
– Asya Ivashintsova-Melkumyan
Maier et Ivashintsova ont en commun de capturer l’usage de photographie de rue en noir et blanc et la tentative de capturer l’air du temps (Chicago pour Maier, Leningrad/Saint Petersbourg pour Ivashintsova).
L’histoire de Masha Ivashintsova ressemble au destin des tragédies russes. Née en 1942, elle est issue d’une famille aristocratique dont les possessions ont été spoliées lors de la révolution bolchévique. Elle travaillera en tant que critique d’arts, puis exercera son art, avant de voir sa santé mentale décliner. Elle sera ensuite hospitalisée dans différents établissements de psychiatrie et jusqu’à ce qu’un cancer l’emporte à l’âge de 58 ans.
Durant les années 60 jusqu’aux années 80, elle ne cessera de photographier sa famille et de documenter la vie derrière le rideau de fer. Dans son journal photographique, on y croise des anonymes russes, mais aussi le photographe Boris Smelov, le poète Viktor Krivouline et le linguiste Melvar Melkumyan (également son beau-père). Ses images sont visibles dans un site web qui lui est dédiée (dans l’attente d’une d’exposition en préparation), ainsi que sur un compte Instagram.